En quoi consiste le projet ?

Ce projet concerne une catégorie d’objets depuis longtemps connus en archéologie orientale, mis au jour depuis la Syrie jusqu’à l’Indus sur des sites du 3ème millénaire av. J.-C. : les objets en chlorite relevant du style dit interculturel / série ancienne. Depuis les importants pillages ayant eu lieu au début des années 2000 dans la vallée du Halil (Jiroft ; sud-est de l’Iran), un des centres de l’ancien Etat de Marhashi, de nombreux objets réalisés dans cette pierre grise / verte ont été découverts illégalement, pour lesquels se posent par conséquent des questions quant à leur authenticité. Certains d’entre eux ont pu être confisqués par les autorités iraniennes, d’autres sont malheureusement parvenus jusque sur les marchés de l’art en Occident.

EX ORIENTE LUX participera au financement d’analyses physiques devant être réalisées sur les nombreux objets en chlorite inédits confisqués par les autorités iraniennes et conservés à l’heure actuelle dans le musée Bagh-e Harandi de Kerman et le musée archéologique de Jiroft.

  • Datation C14 et histoire de l’art

Dans un contexte tel de suspicion, l’analyse physique de la matière collante ayant servi à maintenir les incrustations décoratives de couleur (en nacre, calcaire, turquoise…) à la surface de certains objets en chlorite peut résoudre efficacement le problème de l’authenticité. Comme cette colle est probablement d’origine organique, il doit être possible de la dater avec la méthode du carbone 14 et de distinguer ainsi de manière indiscutable les vrais anciens des faux modernes. Alors que ces objets sont en général attribués vaguement aux 2 derniers tiers du 3ème millénaire av. J.-C., cette méthode permettra une datation plus précise et de reconnaître les éventuelles évolutions quant à leurs formes, techniques de production, style et iconographie.

  • Etude de la provenance

La chlorite est un minéral métamorphique assez commun, formé par divers processus géologiques sur de grandes zones de dépôt sur le Plateau  iranien, en Turquie et dans la péninsule arabique. Elle peut présenter des variations chimiques et physiques considérables au sein d’un même dépôt voire même d’un même objet, ce qui complique considérablement l’étude de sa provenance. P. Kohl, un archéologue américain, est le seul à s’être penché sur ce sujet dans les années 1970. Il a pu montrer notamment, par la méthode de diffractométrie de rayons X, que les objets ayant été découverts jusque-là sur les sites proche-orientaux pouvaient être classés en 4 grands groupes physico-chimiques.

Des échantillons seront réalisés sur certains des objets des musées de Kerman et Jiroft (authentifiés au préalable par la datation radiocarbone) puis soumis à analyse au sein de l’Istituto Superiore per la Conservazione ed il Restauro (ISCR) de Rome, en collaboration avec le Pr. Massimo Vidale. Les résultats des objets de la vallée du Halil seront comparés avec ceux obtenus par P. Kohl sur des objets trouvés en Iran, Mésopotamie, Syrie et sur la côte orientale de la péninsule arabique.

Qui va le réaliser ?

Je participerai à ce projet en collaboration avec Mme Mehri Javadi (directrice du Musée Bagh-e Harandi de Kerman) et Mr. Hesam Sharifi (directeur du Musée archéologique de Jiroft).

Massimo Vidale sera chargé de l’analyse de provenance des échantillons de chlorite au sein de l’ISCR de Rome.

Quand sera-t-il réalisé ?

En disposant des fonds nécessaires, le projet sera mené en 2017. La fin du projet dépendra bien sûr du nombre d’objets devant être soumis à étude.

Comment l’argent sera-t-il exactement dépensé ?

L’argent sera utilisé pour financer les datations radiocarbone (≈ 150 euros par analyse) des centres de radio-datation de Lyon ou Lecce ainsi que les études de provenance menées à l’ISCR de Rome.

Le coût total du projet dépendra du nombre d’objets devant être soumis à étude afin d’avoir une appréciation représentative des objets en chlorite de la vallée du Halil. Cette étude sera dans un premier temps menée sur une vingtaine d’objets, nécessitant donc approximativement 6000 euros.